Le Château des Sforza à Milan est une forteresse du XVe siècle construite par Francesco Sforza, duc de Milan sur les ruines d'une citadelle édifiée au XIVe par Galeazzo Visconti (Castello di Porta Giova). Le château abrite aujourd'hui les Musei civici, dont le musée des instruments de musique, le musée de la sculpture et la pinacothèque. Grâce à la bibliothèque Trivulziana, c'est également un dépôt exceptionnel d'achives, de manuscrits et de livres. Le musée des instruments de musique offre un ample panorama des instruments de musique européens du XVIe au XXe siècle : violes de gambe, instruments à cordes du quatuor, harpes, épinettes, virginaux, clavecins, luths, guitares, mandolines, flûtes, hautbois, clarinettes, cors anglais, etc. Deux salles du musée sont dédiées aux instruments de l'ancienne famille de luthiers milanais Monzino, en activité à MIlan depuis 1750.
Valérie, mon amie belge, connaît ma passion pour le flageolet... De retour de Milan, elle m'a fait l'agréable surprise de m'adresser deux photos des instruments de la collection milanaise :
Un flageolet français système Boehm, a priori anonyme, en palissandre, avec un bec en ivoire, des clés et des bagues en maillechort, de la deuxième moitié du XIXe. L'instrument possède une clé de sifflet destinée à faciliter l'émission des notes aiguës.
Un flageolet double anglais du facteur londonien William Bainbridge. L'instrument en buis comporte un bec, des bagues et des viroles en ivoire, et des clés en argent ; il date des premières années du XIXe (1808-1820). Ce flageolet comporte deux sifflets et deux corps permettant de jouer alternativement à une voix (les deux mains sur le corps de gauche) ou à deux voix (une main sur chaque corps) : un système ingénieux de tringles (coupe-sifflet) peut en effet interrompre l'émission sonore de chacun des sifflets.
William Bainbridge dépose son premier brevet pour le flageolet anglais en 1803. Il invente ensuite le flageolet double vers 1805 en collaboration avec le musicien gallois John Parry puis un flageolet triple quinze ans plus tard. Vers 1806, il quitte Little Queen Street pour s'installer au 35, Holborn Hill jusqu'à sa mort en 1831.
Holborn Hill , vers 1830
Mes remerciements à Valérie pour les photos des instruments
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