Le flageolet français est un instrument à vent de la famille des flûtes à conduit de perce légèrement tronconique comportant quatre trous à l’avant et deux trous à l’arrière pour les pouces. Il diffère du flageolet anglais qui comporte six trous à l’avant et pas de trou de pouce.
Le terme flageolet apparaît dans les sources littéraires françaises dès le XIIIe siècle. Terme diminutif de flageol, flageot, flaiol, flajo…, il semble avoir été utilisé pour désigner une variété de flûte pastorale. Un instrument proche était le larigot, sorte de flajol décrit dans l’Orchesographie de Thoinot Arbeau (1588, f.17v).
Toutefois, l’invention du flageolet français est attribuée selon le Dr Burney au Sieur Juvigny de Paris qui joua cet instrument dans le Ballet Comique de la Reine. Premier grand ballet de cour, il fut représenté le 15 octobre 1581 dans la grande salle du Petit Bourbon à Paris, et imprimé l’année suivante chez Ballard, sous le titre Balet comique de la Royne, faict aux nopces de Monsieur le Duc de Joyeuse & madamoyselle de Vaudemont sa sœur. Par Baltasar de Beaujoyeulx, valet de chambre du Roy, & de la Royne sa mere.
On y trouve mention de hautbois, flûtes, cornets, trombones, violes de gambe, luths, harpes, un flageolet et 10 violons.
L’attribution au Sieur Juvigny semble néanmoins hasardeuse.
Pan, assis devant la grotte émaillée, est représentée par le sieur de Juvigny, écuyer du roi, « gentilhomme favori des Muses et de Mars ; » il s’empresse, en apercevant les nymphes, de jouer une ritournelle sur un « flageolet » dont il est inventeur. Mais l’instrument était vraisemblablement une flûte de Pan comme le représente une gravure du ballet…