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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 08:04
Eugène Damaré
Eugène Damaré est né le 5 décembre 1840 à Bayonne. Petite flûte des Concerts Arban, il devint chef d’orchestre des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris et se rendit célèbre autant par ses prestations instrumentales que par l’édition de ses pièces pour concerts et bals, jouées dans la France entière dans les kiosques, les théâtres et les casinos (Deauville, Cannes, Enghien, Vichy…).
Dès 1870, la petite flûte connaît une grande vogue et rivalise avec le cornet à pistons, employant toutes sortes de coups de langue brillants (double, triple) dans des morceaux de bravoure sur des thèmes d’opéras célèbres ou des danses (mazurkas, polkas, valses…).
 
Jean-Louis Beaumadier a  fait revivre avec brio ce répertoire dans un premier enregistrement intitulé « Concert pour un kiosque » avec l’ensemble instrumental La Follia, entièrement consacré à la musique d’Eugène Damaré puis  « La Belle époque du piccolo » .

1996, Calliope, CAL9869

1999, Calliope, CAL9867

Cette période de la Belle Epoque connaît également l’âge d’or du flageolet français où l’instrument a désormais adopté le système Boehm. L’analyse de l’ensemble des partitions d’Eugène Damaré à la B.N. permet de retrouver trois pièces mentionnant l’attribution au flageolet :
L’alouette. Polka solo pour flûte ou flageolet op. 172. Paris, Margueritat (1894)
Fifrelinette. Polka (pour orchestre avec solos de flûte ou flageolet) op. 98. Paris, Lafleur aîné (1883)
Fleurs et papillons. Polka rondeau pour orchestre avec solos de flûte ou flageolet op. 211. Paris, Margueritat (1897)
 
Ceci suggère la possibilité de jouer ce répertoire au flageolet français.
C’est ce que je vous propose de découvrir le samedi 21 novembre prochain à 14 h 00 au Conservatoire de Valenciennes dans le cadre du Festival Embaroquement immédiat avec « L’oiseau et les Roses » dans une version pour flageolet et piano…
  
 picto direct08
Extraits audio
N° 1 et 2 - L'oiseau et les roses, Eugène Damaré
Flageolet Thibouville Lamy, XIXe
  
  
  
 
 
Une interprétation de cette pièce au flabiol
Plaquette-Journ-e-D-couverte.pdf Plaquette-Journ-e-D-couverte.pdf  
 
 
 
 
Le Merle Blanc, Eugène Damaré
Cobla Reus Jove
Aleix Vaqué, flabiol 
 
 
Vidéo Le Merle Blanc, Eugène Damaré
Jean-Louis Beaumadier, piccolo
Jennifer Novak Haar, piano
The 2nd bi-annual International Piccolo Symposium
11-14 juin 2009, University of Nebraska, Omaha.
 
 
Article paru dans La France Industrielle du 24 décembre 1893, n°531 :
 
M Damaré est né à Bayonne. Dès sa jeunesse, il entendit parler musique, car ses parents étaient artistes; et, de bonne heure il aima ces études musicales, si ardues, mais pleines de jouissances. Il connut tous les instruments et celà dès son enfance : habile virtuose, il choisit son organe de prédilection, la petite flûte, dont il sut tirer le plus merveilleux parti. Au Conservatoire, il eut comme professeur le célèbre Tulou, alors à la fin de son enseignement et qui fit de lui un élève hors de pair; il prit ses premières leçons d'harmonie avec Méallon qui enseignait au Conservatoire et formait des élèves remarquables, des mains de Méallon, il passa dans celles de Péruzzi; Léo Delibes, le regretté maître, lui enseigna la composition pendant deux années. Ensuite commença pour le jeune artiste une carrière difficile dont tous les pas cependant furent marqués par des succès.
Il comptait comme un virtuose : les orchestres de Paris et de l'étranger voulurent le posséder. A Londres, il fit les délices du public à Albert Hall, joua à la Cour d'Angleterre, chez le prince de Galles, le duc d'Edinbourg; en Ecosse, en Irlande, dans tout le Royaume-Uni.
De là, M. Damaré prit rang dans les grandes tournées artistiques.
Nous le voyons dans les Deux Amériques faisant partie de l'orchestre de Thomas. A St-Pétersbourg, pendant trois saisons; à Vienne, Bruxelles, Madrid, etc, et sur son chemin, il récolta nombre de témoignages de satisfaction des différentes Cours d'Espagne, de Portugal, des Républiques sud-américaines. A Paris, quand Massenet donna son "Hérodiade" au Théâtre-Italien, ce fut Damaré qui fut, par lui, chargé d'organiser cette fameuse fanfare des trompettes romaines qui produisit un effet si imprévu et si agréable que M. Damaré en reçut les plus grandes éloges. Léo Delibes lui confia pendant les représentations de "Lakmé", la direction des fifres et des tambours à la scène de l'Opéra-Comique. Quand furent créés les concerts Lamoureux, Damaré y fut attaché comme soliste pendant cinq années.
Parcourons cette carrière si remplie. Nous voyons l'excellent musicien, successivement chef d'orchestre au Casino et au théâtre d'Enghien pendant trois ans; au Kursaal de Dunkerque; à Paris pour la direction des bals de l'Opéra. Actuellement, il est chef d'orchestre des fêtes de l'Hôtel de Ville, de diverses municipalités, d'arrondissements, de plusieurs ambassades; et, dans un grand nombre de soirées de l'aristocratie étrangère, il est l'artiste aimé et choisi.
Ses nombreuses compositions défraient les orchestres de tous les pays; c'est une prodigieuse fécondité et les concerts y occupent une place prépondérante.
M. Damaré a fait paraître plusieurs recueils de morceaux progressifs pour la petite flûte...
 
 
 
 
 
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Extraits audio

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Les enregistrements ont été réalisés sur instruments historiques : flageolet anonyme XVIIIe, flageolet d'oiseau Tibouville Frere début XIXe, flageolet Thibouville-Lamy 3 clés fin XIXe, flageolet Laveissière 5 clés fin XIXe.

Les extraits n° 1 et 2 sont issus d'une captation de concert. Les autres extraits ont été enregistrés en studio (Oxygen Art Studio).

 

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Philippe Perlot, flageolet français 

 

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